dessins de Déméter
Le salon de dessin LYON ART PAPER du 9 au 13 octobre 2024
Déméter
Déméter nous dévoile, en magicienne, les tremblements multiples de la nature, des chatoiements solaires aux vibrations de l’en-deçà. Écoutons-la chanter. La célébration est légère et brutale à la fois.
Délaissant les apparences, le regard se porte vers le fond, sous la surface trouble ; il cherche les pierres, les branchages, les plantes d’eau dans la vase, la vie sauvage et fertile qui grouille et mord.
Alors dans l’air épais, les odeurs fortes de boue et d’animaux mouillés surgissent et se déploient.
Adrien Homécourt 2023
Le manteau du Jardinier
Extrait de l’exposition du 23 janvier au 7 mars 2020
le troisième jour – Peintures
Extrait de l’exposition du 11 avril au 18 mai 2013
C’est le grand pays, celui des extraordinaires rencontres, celui qui détient tous les secrets confiés aux clairières, celui dont les mirages aquatiques captivent, celui dont le ciel est un pur miroir, un lieu gardé farouchement par son unique souveraine, la nature, notre mère initiale, détentrice de tous les éléménts primordiaux. Pour accéder à cet éternel éden, deux clés permettent de faire jouer la serrure de la porte cachée à tous les regards, la première a la forme de l’émerveillement, la seconde ressemble au visage d’une fleur des champs. Simplicité et attachement, force et délicatesse, beauté et constance, sont les mots animant cette contrée totalement ignorée de la multitude qui a oublié ses paradis d’enfance. Quelques êtres, hors du temps, y résident et parcourent inlassablement ses landes, ses sous-bois, ses prairies, ses champs. Parmi eux, le Jardinier, gardien attentif, orfèvre et tailleur, et la mémorialiste, déméter, qui en imprime, dessine et peint tous les portraits car elle sait, intimement, que le même souffle nous unit au végétal et à tout ce qui vit silencieusement.
Ses représentations d’un univers délaissé, humble et immuable, nous entraînent vers des rives où la conscience commune du vivant apparaît dans l’éclat solaire d’iris, graciles et fières sentinelles de la quiétude des étangs, dans un fruit presque mûr, ensommeillé sous l’habit protecteur qu’un ami lui a donné, dans la parure endiamantée d’un premier cep, dans le viril aspect d’un second et, plus loin, comme un modèle, dans la sereine pose de l’eau, que couronnent des nénuphars impassibles. Et, si tout nous semble familier, c’est parce que nous sommes de très proches parents, nous sommes toutes les fleurs, nous sommes l’onde transparente qui réfléchit, nous sommes ce qui surgit de terre, nous sommes l’arbre espérant le manteau du Jardinier.
Si déméter décrit notre destinée, sans détour, passionnément, par ces petits colliers de menues branches, ces bracelets de feuilles, ces bagues d’écorce, ces étoiles de rameaux fragmentés, c’est que nous ne sommes que cela et rien d’autre dans le grand pays. Notre existence est à l’image de ces éphémères créations, comme les traces légères des fleurs imprimées dans des pages immaculées, sous une poussière de neige. De la couleur au noir et blanc, les tableaux, ceux de notre trop court passage dans le jardin du possible, oscillent entre apaisement et tendresse. Tout ce qui est représenté est empli de ces deux sentiments, couple indissociable, et la douceur qui en émane nous rassure sur la poursuite de l’humaine odyssée, dans l’étrange séjour du terrestre rêve.
Les œuvres de déméter débordent de vie, de la plus infime particule qui ne sait plus si elle est végétale ou animale, à la plus imposante qui se rapproche insensiblement de l’apparence humaine. Sur la toile, sur le papier, c’est une profusion de mouvements, tout vibre, tout se déplace, tout palpite. Des cœurs habitent toutes ces formes et les guident vers un accomplissement vital. Le vivant respire, en-dehors et au-dedans du cadre, sur et sous la toile, le vivant caresse la matière qui l’accueille et s’y fond amoureusement. Ces ardentes créations imaginaires, marquées du sceau de la réalité, c’est tout l’art de déméter, celle qui aime tant le grand pays qu’elle y passe ses jours et ses nuits, à la recherche de nos semblables élémentaires, en quête de nos parallèles parentés, sur le chemin qui mène à l’immense candeur de l’âme originelle.
Gérard Duchêne, janvier 2020
Née à Macon, France. Vit et travaille à Lyon.
Formation École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon.
1971 – 2005 | Enseigne les Arts Plastiques et les Arts Appliqués à l’Éducation Nationale |
1985 – 1991 | Conception de costumes pour la Compagnie Françoise MAIMONE |
2024 | Lyon Art Paper 2024, GALERIE 48. Lyon |
2023 | Galerie L’œil écoute |
2021 | Salon Tony TOLLET, Lyon |
2021 | Le Cloître art contemporain, Lyon |
2020 | “Le manteau du Jardinier” GALERIE 48, Lyon |
2018 | La Grande Galerie, Savasse |
2016 | Salon Tony Tollet, Lyon |
2013 | “le troisième jour” GALERIE 48, Lyon |
2009 | Galerie du Parc, ARTAS |
2005 | Galerie Patick et Chantal PONS, Lyon |
2004 | Galerie Le Soleil sur la place, Lyon |
2002 – 04 | Salon du Sud-Est, Lyon |
2001 | Salon de Mai, Paris |
2000 | Salon du Sud-Est, Lyon |
1999 | Musée des Beaux-Arts, Chambéry |
1997 | Galerie Le Soleil sur la place, Lyon |
1995 | Salon du Sud-Est, Lyon |
1991 | Galerie Hermés, Lyon |
1990 | Salon d’Automne, Lyon |
1987 | Galerie Hélium, Paris |
1984 | Salon Figuration Critique, Paris |
Galerie Liliane François, Paris | |
Galerie <K>, Lyon | |
1982 | Galerie Liliane François, Paris |
1981 | Galerie <K>, Lyon |